En visite en Polynésie française pendant 24 h, le ministre de l'Aménagement du territoire, venu en tant qu'émissaire de l'UMP, Christian Estrosi, a, tout au long de la journée de samedi, incité les Polynésiens à se mobiliser fortement derrière la candidature de Nicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle.

Arrivée le matin même à l'aéroport de Tahiti-Faa'a, en provenance de Nouvelle-Calédonie, Christian Estrosi a participé à la mi-journée à un déjeuner-débat avec les jeunes et les socio-professionnels à Papara (côte ouest de Tahiti), mais le plus gros événement de la journée se situait en soirée avec une réunion publique, place Tarahoi, à Papeete, en soutien à Nicolas Sarkozy.
"Ami depuis 20 ans" du candidat de l'UMP, Christian Estrosi a souligné les qualités de Nicolas Sarkozy qui, selon lui, lui donne la stature d'un homme d'Etat, contrairement à sa rivale du parti socialiste, Ségolène Royal.

Homme politique au parcours original, Christian Estrosi a d'abord été champion de France de course de motos, avant d'être élu conseiller municipal, dès l'âge de 27 ans, puis de rejoindre l'Assemblée nationale, dans les années 80, et de devenir ministre. Originaire de la région de Nice, petit-fils d'immigrés, comme Nicolas Sarkozy, il a insisté sur une vision de la France qui englobe toutes les spécificités et les cultures, y compris pour l'Outre-mer, et a fortiori, pour la Polynésie française.

Pas de remise en cause du statut d'autonomie

"La Polynésie n'est pas un dossier. Elle n'est pas un problème. C'est la France dans toute sa diversité", a-t-il déclaré en expliquant que le candidat de l'UMP à la présidentielle s'inscrivait "dans la lignée du général de Gaulle et de Jacques Chirac".
Fustigeant Ségolène Royal qui "fait de la politique internationale avec le guide du routard", ou encore les "petits arrangements" entre la candidate du PS et le candidat UDF, François Bayrou, Christian Estrosi a encore estimé que la "Polynésie avait un rôle majeur à jouer dans les relations de la France avec l'Asie, l'Australie et la Nouvelle-Zélande".
Favorable au développement de l'université en Polynésie, en favorisant notamment la recherche, Christian Estrosi souligne "l'autonomie de la Polynésie française qui est une vraie réussite". "Nous ne remettrons jamais en cause ce statut (...) A chaque fois que vous le jugerez nécessaire, nous serons prêts à ouvrir des discussions sur le transfert de compétences d'Etat", a-t-il déclaré.
Au premier tour de l'élection présidentielle, le week-end dernier, "l'Outre-mer dans son ensemble a voté à 35% pour Nicolas Sarkozy, a rappelé Christian Estrosi, avant d'ajouter: "Il est reconnu par tous les départements et territoires d'outre-mer, comme le candidat de l'outre-mer".

G. Flosse veut 60% pour Sarkozy au deuxième tour

Auparavant, devant une forte délégation de la plateforme autonomiste menée notamment par le président de la Polynésie française, Gaston Tong Sang, le député-maire de Papeete, Michel Buillard, le président de l'Assemblée de Polynésie, Edouard Fritch, et le sénateur, Gaston Flosse, avaient chacun pris la parole pour mettre en avant, également, l'enjeu local du scrutin.
"Si Ségolène Royal obtient la majorité en Polynésie française, cela n'empêchera pas Nicolas Sarkozy d'être président de la République (...) mais Oscar Temaru (ndlr UPLD, soutien à Ségolène Royal) pourra dire qu'il est majoritaire et qu'il est le 'président légitime", a ainsi souligné Gaston Flosse.
"Il faut que Nicolas Sarkozy obtienne au moins 60% des voix (ndlr, au second tour en Polynésie). Ce n'est pas facile mais c'est possible", a-t-il ajouté.
Christian Estrosi devait repartir dimanche matin pour la métropole.